To contribute to this site, see above menu item "About".
These transcriptions may contain human errors.
As always, confirm these, as you would any other source material.
From Ghislain Malette, NAC, 5 March 1990 [4140-90-CM-CP/8456] RAPQ 1922-23, pages 290-298. L'EXPÊDITION DE M. DE MONTIGNY A TERRENEUVE EN 1705Testard de Montigny, pendant ses trente-cinq années de service dans les troupes du détachement de la marine, donna bien de coups aux ennemis de son pays; il en reçut auusi un certain nombre puisqu'il fut blessé quarante fois dans ses différentes campagnes. Jacques Testard de Montigny, né à Montréal le 23 février 1663, était le fils d'un brave officier originaire de Rouen. Envoyé en France pour y faires ses études, il entra dans l'armée et servit dans un régiment de dragons. De retour dans la Nouvelle-France, un peu avant 1690, M. de Montigny servit en qualité d'officier volontaire dans l'expédition entreprise contre Corlar. Les commandants de cette troupe de braves étaient MM. d'Ailleboust de Menteht et LeMoyne de Sainte-Hélène. On connait le succès de cette campagne. En 1696, Pierre LeMoyne d'Iberville, qui s'y connaissait en hommes, choisissait M. de Montigny comme un de ses principaux lieutenants dans le compagne dont il était chargé contre le fort de Pémaquid et les établissements anglais de Terreneuve. Nous empruntons à M. l'Abbé Daniel le récit de cette première expédition de M. de Montigny à Terreneuve. On verra par ces lignes qu'il fallait des hommes bien trempé pour accomplir de pareils exploits: "Après avoir délivré l'Acadie du voisinage des Anglais, par la destruction de Pémaquid, que l'on mit deux jours à raser de fond en comble, d'Iberville, en exécution des ordres de la Cour, se mit en devoir de rendre le même service à Terreneuve. En conséquence, il fit voile pôur l'ile Royale et, de là, vint moullier dans la baie de Plaisance. Il conduisant avec lui M. de Montigny qu'il avait fait son lieutenant. Après s'être concerté, non sans peine, avec M. de Brouillan, gouverneur de Plaisance, il partit pour Saint-Jean, M. de Brouillan d'un côté, et lui de l'autre. "M. de Montigny avait ordre d'aller à la rencontre du premier, et, pour lui faciliter la route, de pendre possession des hauteurs par où il devait passer. C'est alors qu'ayant rencontré un parti anglais, il le tailla en pièces. Après avoir fait sa jonction avec les deux commandants, il fut mis à la tête de l'avant-garde. Le poste était des plus périlleux; d'une part, les chemins étaient affreux, car on était en plein hiver, et de l'autre, on pouvait être surpris à tout instant par l'ennemi qui était instruit de la marche des Français. "Pour faire face à toutes les éventualités, l'intrépide officier, après avoir fait distribuer à ses hommes des rations pour plusieurs jours, commanda de marcher en order de bataille. La précaution n'était pas inutile. Il n'avait encore fait que quelques lieues, lorsqu'il se trouva en face d'un nombreux détachement anglais, retranché derrière des fascines et couvert par les bois, Il fallait lui passer sur le corps, ou périr. Communiquant alors à sa petite troupe l'ardeur qui l'anime, M. de Montigny fond sur l'ennemi l'épée à la main. Reconnaissant qu'il n'avait pas assez de monde pour le déloger, il prolonge l'attaque, et par la sagesse de ses habiles manœuvres, donne à M. d'Iberville le temps d'arriver. Sorti vainqueur de cette lutte inégale, il continua sa marche sur Saint-Jean. Par sa position avantageuse sur l'Océan et protégée qu'elle était par de hautes montagnes, cette place était du plus grand prix pour les Anglais. Aussi firent-ils tous leurs efforts pour la défendre. Mais apprenant que le parti envoyé à la rencontre des Français avait été défait, et voyant que déjà deux des forts étaient tombés aux mains d'Iberville, le commandant du fort, qui tenait encore, se décida à capituler. Toutes les maisons furent réduites en cendres et la garnison renvoyée en Angleterre. Ce brillant fait d'armes avait été l'affaire de deux jours. Entrée dans la ville le 28 novembre 1696, l'armée en était maïtresse le 30, n'ayant perdu que peu de monde. "Après cette glorieuse conquête, jugeant qu'elle serait sans résultats tant qu'il n'aurait pas chassé les Anglais du reste du pays, d'Iberville, de concert avec ses autres officiers, se résolut à enlever les autres places. Pour son compte, M. de Montigny à la tête de douze Canadiens déterminés comme lui se jeta sur Portugalcove et l'emporta de vive force. S'étant adjoint quelques autres guerriers, il se rendit de là, malgré le verglas et les neiges, à la baie de la Conception, distante de vingt-cinq lieues. Il y arriva en un jour et demi, C'est alors qui, traversant une revière où il perdit son épée, il faillit périr. Plus de neuf cents prisonniers furent le trophée de cette pénible mais fructueuse campagne. N'ayant ni assez de monde pour les garder, ni assez de place pour les contenir, force fut de les acheminer vers la Nouvelle-Angleterre et de repasser en Canada. " En 1705, M. de Montigny fit une nouvelle expédition à Terreneuve. C'est celle dont nous donnons dans ces pages la relation écrite par lui-même. De 1705 à 1737, année de sa mort, M. de Montigny continua à servir. Ses nombreux exploits lui valurent la croix de Saint-Louis, qui, à cette époque, n'était accordée qu'à ceux qui se distinguaient. M. de Montigny décéda à Montréal le 10 juillet 1737. Il était à sa mort captaine dans les troupes du détachement de la marine. Le Père Jésuite de Charlevoix, qui ne prodiguait pas les éloges, a écrit de M. Testard de Montigny: "M. de Montigny, chevalier de l'ordre militaire de Saint-Louis, est célèbre dans les fastes de la colonie. C'était un captaine pour le moins aussi estimable pour sa probité et son caractère plein de droiture, que pour sa valeur et ses exploits de guerre. "
MONTIGNY From Ghislain Malette, NAC, 5 March 1990 [4140-90-CM-CP/8456] RAPQ 1922-23, pages 290-298. THE EXPEDITION OF MONSIEUR DE MONTIGNY TO NEWFOUNDLAND IN 1705 Jacques Testard de Montigny! Here is a name little known in our history which, nevertheless, deserves to be glorified almost equally as much as Pierre LeMoyne d'Iberville, who introduced severe methods of war to be used in New France. Testard de Montigny, during his thirty five years of service in the troops of the naval detachment, dealt many blows to the enemies of his country; he received a number of them in return as he was wounded forty times in his different campaigns. Jacques Testard de Montigny, born in Montreal the 23rd of February, 1663, was the son of a brave officer from Rouen. Sent to France for his studies, he entered the army and served in a dragoon regiment. Back in New France, shortly before 1690, Monsieur de Montigny served in the capacity of a volunteer officer in the expedition undertaken against Corlar. The commanders of this brave troop were Monsieur d'Ailleboust de Menteht and Monsieur LeMoyne de Sainte-Hélène. We know of the success of that campaign. In 1696, Pierre LeMoyne d'Iberville, who was a good judge of men, chose Monsieur de Montigny as one of his principal lieutenants in the campaign with which he had been charged against the fort at Pémaquid and the English establishments in Newfoundland. We borrow from Father Daniel the account of this first expedition of Montigny in Newfoundland. We will see in these lines that it required well hardened men to accomplish comparable exploits. "After having delivered Acadia from the vicinity of the English, by the destruction of Pémaquid which took two days to raze from top to bottom, d'Iberville, executing the orders of the Court, prepared to render the same service in Newfoundland. Consequently, he set sail for Royal Island and once there, dropped anchor in Placentia Bay. He brought with him Monsieur de Montigny whom he had made his lieutenant. After taking counsel, not without difficulty, with Monsieur de Brouillon, governor of Placentia, he left for St. John's, Monsieur de Brouillan in one direction, and he in the other. "Monsieur de Montigny had orders to go to meet the commander, and to make his route easier by taking possession of the heights in the area where he was to pass through. Then, meeting an English party, he cut it to pieces. After having joined forces with the two commanders, he was made head of the advance guard. The command was among the most perilous; on one hand, the roads were horrible as it was the middle of winter, and on the other hand, they could be surprised at any instant by the enemy who had learned of the march of the French.
Emerging the victor of this uneven fight, he continued his march on St. John's. With its advantageous position on the ocean, protected as it was by high mountains, this place was a great prize for the English. They made every effort to defend it. But learning that the party sent to meet the French had been defeated, and seeing that two forts had already fallen into the hands of d'Iberville, the commander of the fort, who still held it, decided to capitulate. Every house was reduced to cinders and the garrison returned to England. This brilliant feat of arms had been the work of two days. Entering the city on the 28th of November, 1696, the army was master of it on the 30th, having lost but a few men. "After this glorious conquest, judging that it would be without results unless the English were chased from the remainder of the country, d'Iberville, in agreement with his other officers, resolved to liberate the other places. For his part, Monsieur de Montigny, at the head of twelve Canadians as determined as he, attacked Portugal Cove and took it by sheer force. Having joined with several other warriors, he left there, despite the ice and snow, for Conception Bay, twenty five leagues distant. He arrived there a day and a half later. It was then, crossing a river where he lost his sword, that he nearly perished. More than nine hundred prisoners were the trophy of this hard but fruitful campaign. Having neither enough men to guard them, nor enough space to hold them, he was forced to set them on their way toward New England and to pass through Canada again." In 1705, Monsieur de Montigny made a new expedition to Newfoundland. It is that one which we present in these pages, the statement written by himself. From 1705 to 1737, the year of his death, Monsieur de Montigny continued to serve. His numerous exploits earned him the Cross of Saint Louis, which, at that time, was awarded only to those who distinguished themselves. Monsieur de Montigny died in Montreal the 10th of July, 1737. At the time of his death, he was captain of troops in the naval detachment. The Jesuit Father of Charlevoix, who was not lavish of praise, wrote of Monsieur Testard de Montigny: "Monsieur de Montigny, Chevalier of the Military Order of Saint Louis, is famous in the reaches of the Colony. He was a captain at least as estimable for his integrity and his honesty as for his valor and feats of war."
Note from Nancy:
DIENS ET SAUVAGES AU NOMBRE DE 72 HOMMES, LE LONG DE LA COTE DES ANGLAIS, APRÈS AVOIR ACCOMPAGNÉ MR DE SUBERCASE, GOUVERNEUR DE PLAISANCE, JUS- QU'AU PORT DE FORILLON, REVENANT DE ST JEAN, JUSQU'AU 13e MARS 1705 _______
Je me suis donc mis en marche le 15e mars, en dessien d'aller brûler et détruire les baies, ports et habitations de la Conception, Trinité, Carbonière et Bonneviste, ce que j'ai accompli avec les sujets du Roi qui m'avient été confiés par la grâce de Dieu, et je fis, le premier jour, sept lieues au travers des bois et des montagnes, routes très fatigantes. Le 16, je fis sept lieues et demie et j'aperçus le fond de la baie de la Conception. Le 17, je fis deux lieues le matin ; j'arrivai à la mer où je trouvai un petit havre qui n'était habité que de deux maisons dans lesquelles je trouvai 6 hommes et 4 femmes et enfants avec des vivres suffisamment pour refraicher ma troupe qui commençait d'en manquer ; je laissai ces maisons sans les brûler, de crainte de me faire découvrir aux habitants de cette baie, et me contentai d'emmener les prisonniers. Le 18, je m'acheminai du matin par terre et me rendis au havre Meyne, distant de deux lieues; il ya avait 6 habitations dans lasquelles je ne trouvai que 6 hommes et 8 femmes et enfants, le reste des habitants ayant abandonné depuis deux jours et emporté ce qu'ils avaient de meilleur en charrois et chaloupes, sur les nouvelles qu'ils avaient reçues du gouverneur de St-Jean qu'ils pourraient être attaqués de nombre de Sauvages et de Canadiens. Je séjournaie ce jour-là dans ce havre où j'occupai mes gens avec les prisonniers à raccomander trois chaloupes, afin de suivre ma route par mer le long de cette baie et afin d'éviter des chemins tout à fait impraticables et par les mêmes raisons de ne me faire dêcouvrir. Je n'ai rien fait brûler jusques à mon retour; sur les dix heures du soir, nous embarquêmes dans trois chaloupes avec tous les prisonniers.
Le 20 de mars, le vent m'étant devenu favorable, je me rendis à Portegreve où je trouvai encore mes gens, et, sans predre de temps, je leur fis charger ce même jour le d. brigantin de vivres que je laissai en garde, ainsi que les d. chaloupes, au sr Linctot avec 30 hommes et tous les prisonniers et, sur les dix heures du soir, je m'embarquai avec 40 hommes dans trois chaloupes pour aller prendre le havre Carbonnière. le 21,,j'arrivai à Carbonnière au point du jour, et, après avoir fait ma decente sans être découvert, je fis investir les habitations et après avoir donné le signal de l'attaque il ne se trouva personne qu'un vieillard et un enfant, lequel me rapporta que, sur les avis reçus de St-Jean, tous les habitants s'étaient retires depuis cinq jours, avec leurs familles et domestiques et tour leur butin, sur une ile qui est à une demi-lieue au large, ainsi que tous les habitants et familles de quatre autres havres circonvoisins et qu'il faisaient tous ensemble sur la'd. île le nombre de 300 hommes armés et 200 femmes ou enfants avec 8 piéces de canons, et l'île accessible qu'à une seule pointe sous le d. canon; qu'ils fallait même pour le débarquement un temps calme à cause des brisants de la mer contre des rocherrs escarpés. Ce même jour, au matin, je détachai le s. de Bellestre avec 14 hommes pour aller se rendre maîtres du havre de Grâce que j'avais laissés à une lieue et demie derrière, afin de surprendre celui de Carbonniére. Le sr de Bellestre s'étant rendu maitre de ce havre cù il y avait 12 habitations, dans lesquelles il ne se trouva que dix hommes, qu'il amena le même jour, et 18 femmes et enfants qui ne nous auraient été qu'à charge, lui ayant été rapporté que tout le reste avait abandonné ; ce même jour, sur le soir, j'envoyai le d.sr de Bellestre à l'ile de Carbonnière sommer le commandant de se rendre sous l'obéissance du Roi, à faute de quoi je brûlerais le havre dont j'étais le maitre et ne manquerais de les aller attaquer sitôt que le temps me le permettrait. Il ne parut pas fort éloigné d'obéir à ma sommation, en promettant de répondre positivement après avior tenu leur conseil.
Le 26, voyant que le temps devenait encore plus mauvais, je fus obligé de partir avec mon brigantin et mes chaloupes pour me regdre au harve de Bevert, éloigné de 12 lieues de l'ile de Carbonnière. Je reçus un coup de vent si violent que nous fûmes obligés de nous séparer et furent heureusement avorter en différents endroits. La nuit nous ayant surpris, ce qui m'inquiéta beaucoup, quoique j'eusse quatre officiers expérimentés dispersés dans les chaloupes sur lesquels je comptais beaucoup. Enfin, elles se rejoignirent le lendemain et moi je restai au large avec le charroi à courir bord sur bord jusqu'au 27. Le 28, le vent s'étant rangé favorable, au matin, je me trouvai vis-à-vis Bevert, en risque de périr par le gros temps; je fus néanmoins assez heureux de pouvoir enter et tout ce qui m'a pu sauver ce fut trois ancres que je fis jeter en même temps, lesquelle eurent beaucoup de peine â m'empêcher de chasser. Je trouvai toute ma bande ramassée qui avait perdu deux chaloupes dont le monde s'était sauvé qui me dirent que les habitants s'étaient refugiés sur l'ile de Carbonniére. Je fis en même temps mettre le feu par tout le harve. Le 29, je me rendis par terre au harve du Vieil Pélican éloigné de deux lieues, et n'y trouvai que 38 hommes et 18 femmes et enfants ; j'avais laissé ordre au sr de la Vallière de me venir joindre avec les brigantins et les chaloupes. Il y avait 12 lieues par mer. Ce même jour, je laissai le harve du Vieil-Pélican au sr de Bellestre et 28 hommes, avec ordre d'y raccommoder deux grandes chaloupes afin d'en enlever les vivres, ce qu'il exécuta pendant que je me mis en marche vers les dix heures du soir, par terre, afin d'aller prendre les harve de Canso, Célicove et Neuf-Pélican dans lesquels je pris 56 hommes et 45 femmes et enfants, la plus grosse partie s'étant sauvée du côté de Bonneville, et apres avoir brûlé toutes les masion de ces trois ports et fait jeter tous les sels à la mer. Le 31, je fus rejoindre M. de Bellestre au Vieil-Pélican où je fus trés mortifié d'apprendre que M. de la Valliére n'était point encore arrivé avec les brigantins et les chaloupes ; pendant que j'était à faire charger les deux charrios qu'avait fait raccommoder le sr de Bellester, je vis arriver le sr la Valliére et toutes ses chaloupes. Le 2 avril, je séjornai à cause du mauvais temps. Le 3e, sur l'avis que j'avais qu'il y avait 50 hommes qui s'étaient retranchés et forttifiés au nord de la baie de la Son, éloignée de 12 lieues du Vieil-Pelican, je m'embarquai avec 20 hommes dans deux chaloupes et traversai la baie. Et le 4, sur les neuf heures du matin, j'arrivai et n'y trouvai que trois habitations avec 24 hommes, 7 femmes et enfants, lesquels n'étaient point fortifiés, comme l'on me l'avait assuré, et je fus arrêté dans ce harve jusqu'au sept du mauvais temps d'où je partis aprés avoir fait mettre toutes les trois maison en feu et je me rendis le soir au portage de Béboul où j'avais donné ordre au sr de Bellestre de se rendre avec les brigantins, les chaloupes et charrios ; je le trouvai arrivé avec les chaloupes sans pouvoir me donner aucune nouvelle de ce que pouvaient êtré devenus les charrios et les brigantins. Le lenemain matin, 8e, le mauvais temps ne me permettant point de les aller chercher je fis décharger mes chaloupes et fis commencer à travailler à un chemin de trois quarts de lieue au travers des bois afin d'y traîner les chaloupes et notre butin pour nous rendre dans la baie de Carmel, du côté de Plaisance ; je m'occupi à faire travailler, trainer et porter jusqu'au 11 avril. Le 11, je partis avec 6 hommes dans une chaloupe et fus pendant 9 jours à faire le tour des baies anglaises sans pouvoir apprendre aucunes nouvelles des brigantins et des charrois ; j'avais une extrême apprehension qu'il ne leur fût arrivé quelque chose. Le 19 au soir,comme j'avais de ma tournée au portage de Beboul, je fus agreablement surpris d'apercevoir d'un peu loin le brigantin et les charrios qui y étaient arrives le matin, tout le monde ressentit beaucoup de joie de se voir rassemblé ayant été neuf jours séparés. Ils ne laissèrent pas de traverser le portage toutes les chaloupes et le reste du butin. La niut du 20, nous eûmes un si gros temps que malgré mes soins je pensai perdre brigantins et charrios puisqu'ils vinrent à la côte. Le 22, je fis partir le sr de Bellestre pour porter des nouvelles de tout ce que j'avais pu faire dans ma champage à Mr de Subercase, gouverneur ; jelui envoyai seulement six prisonniers n'ayant nulle envie de le fatiguer d'un aussi grand nombre dont j'étais chargé; le vent et la mer étant calmes, je fis sauver tout ce qu'il me fut possible du butin resté dans le charroi et le brigantin, ce que je fis transporter de l'autre côté du portage, qui donne dans la baie qui va à Plaisance. Le ler mai, je vis arriver MM. de Villedonné et Bellestre qui m'apportèrent des nouvelles et des ordres de Mr de Subercase de continuer à ravager les côtes des Anglais jus ques à Bonneviste ainsi que je lui avais demandé. Ce même jour M. le gouverneur m'envoya un brigantin commandé par le sieur Sourillon, afin d'enlever le butin que nous avoins fait aux Anglais et nous fûmes occupés à le charger jusqu'au 7e mai que le sr Sourillon partît et ramena notre missionnaire après nous avoir donné l'absolution. Il emmena avec lui 12 Sauvages pour l'accompagner en Canada.
Le 10, j'en partis d'un temps calme et j'arrivai à une lieue de la Trinté, éloignée de 12 lieue d'Archise, et les glaces m'ayant empêché de passer outre je détachai le sr de Villedonné avec les srs Bellester et de la Valliére pour s'aller rendre maitres des harves de la Trinité, Saumecave et harve nommé Anglais. Le 11, je séjournai sans avoir de nouvelles de M. de Villedonné. Le 12, le vent de terre ayant poussé les glaces au large, je me hazardai de passer et j'arrivai heureuesement à la Trinité ou je trouvai le sr Villedonné qui m'amena 36 hommes et 14 femmes et entant qu'il avait fait prisonniers dans ces trois harves s'étant sauvés de (?) depuis huit jours quantité d'hommes, de femmes et d'enfants qui avaient emporté par mer tous leurs vives et leur butin. Le 13, voyant que les glaces ne me permettaient point de continuer ma route par mer, du côté de Bonneviste, je m'acheminai par terre avec mon détachement et je fis huit lieues au travers des montagnes et passai plusieur rivières très profondes et je campai à la baie de la Grande-Cateline.
Le 16, sur les huit heures du matin, il arriva au harve une chaloupe avec pavillon blanc ; je les laissai approcher. Ils demandèrent si c'était le sr Montigny qui commandait ce parti, se souvenant qu'il avait déjà par le passé détruir toute la côte de Terreneuve avec M. d'Iberville. Il leur fut répondu que oui. Ils me demandèrent s'il n'y avait pas moyen d'obtenir de ne pas brûler le harve ; je leur fis réponse que j'étais venu dans le dessein de le brûler et que mon dessein était d'aller, en peu, me rendre maître de leur île et d'y arborer le pavillon français, et m'ayant assuré qu'ils étaient résolus de se bien battre, je leur fis dire que j'en aurais plus de gloiree et qu'ils n'avaient qu'à s'en retourner ; pour lors, îls me demandèrent un officier pour deux heures pour les garanitir d'aucune insulte des Sauvages que j'avais dispersés du long de la côte et afin de répéter toutes mes intentions à tous ceux qui étaient sur l'île et me laissèrent un otage, ce qui me fit plaisir dans la confiance que j'avais que le sr de Bellestre que j'avais détaché me rencrait compte à son retour de la situation de la d. île et des endroits faciles à débarquer, ce qu'il fit ayant fait connaître aux Anglais, en présence de ma troupe, que quoiqu'ils fussent supérieurs que je n'étais pas venu de si loin sans emporter la pièce. Aussitôt mes Canadiens et Sauvages répondirent qu'ils aimaient mieux périr que de ne pas se rendre maitres de leur île, ne demandant point de quartier et qu'ils feraient point lorsqu'ils auraient tant fait que d'aller à eux ; l'empressement qu'ils marquèrent avoir de finir cette expédition fit qu'ils se mirent à travailler aux chaloupes avec des gallets de bois, n'en ayant trouvé aucun de fer dans le harve ; cela étonna si fort les Anglais de cette chaloupe qu'ils me promirent de revenir le soir me faire savoir leur dernière résolution, ce que je leur accordai à charge qu'ils m'amèneraient les huit prinicipaux de qu'île et à quoi ils ne manquèrent pas. Ils s'étonnèrent fort de voir trois chaloupe prêtes, ce qui leur fit comprendre qu'ils n'avaient guère le temps de se reconnaître et qu'ils feraient mieux de se rendre sous mon obéissance espérant par cet endroit que je leur accorderais plus de douceur qu'en résistant. Sur leur parole, je pris six des prinicipaux et je renvoyai les deux autres avec les srs de Bellestre et Morandière, officiers,et dix hommes afin de ramasser les armes et les munitions qui étaient sur l'île et d'y établir un corps de garde à la batterie du canon et de m'envoyer le tiers des prisonniers, ce qui fut fait le même jour.
Le 20, nous embarquâmes au matin et nous 22 lieues, nous fûmes nous coucher dans une baie nommé Lasson, sûr de l'avis que j'avais eu d'y trouver 100 hommes ; je n'y trouvai que les maisons lesquelles je fis brûler. Le lendemain, sur le soir, j'aperçus deux fumées dans le bois où je fus moi-même accompagné de M. Villedonné et dix hommes, où je trouvai 18 Anglais armés avec dix femmes et 8 enfants que j'emmenai. Le 22, je partis à 11 heures du matin ; passant vis-à-vis d'Archise, je donnai ordre au sr de Villedonné d'en aller brûler les maisons avec son détachement et de se rendre ensuite au portage de la baie de Beboul, lieu de notre rendez-vous pour retourner à Plaisance. Ce même jour, je fis une traversée de 12 lieues avec le reste de ma troupe et arrivai sur le soir au Vieil-Pélican où je retrouvai tous les prisonniers que j'avais laissés sur la parole, qu'il ne serait fait aucun mal à leur personne. Le 23, après avoir fait mettre le feu à toutes les habitations et fait jeter leur sel à la mer, je m'embarquai afin de me rendre au portage de Béboul où je trouvai le sr de Villedonné arrivé à bon port avec tous le Sauvages. Le 24, je fis décharger les vivres de mes chaloupes et d'un charroi que quelqu'un de mes Sauvages restés derrière avaient pris et amenés eux-mêmes sans aucun secours de Français ni d'Anglais, les propriétaires du charroi s'étaient enfuis à la reserve d'un qu'ils tuèrent, n'ayant pas été aussi pressé que les autres. Je fus arrêté au portage jusqu'au trois juin à transporter nos vivres et faire trainer deux chaloupes jusqu'à la baie de Carmel qui est une baie qui nous conduit à Plaisance ; ce long séjour donna le temps à tout le monde de se reposer.
Le 6, la mer étant devenue belle et le vent favorable, nous nous rendîems à Plaisance où je rendis compte à Mr de Subercase des expeditions que je venais de faire depuis le 15 mars que j'avais pris congé de lui à Forillon dont il me témoigna être fort satisfait ainsi que de ma troupe qui avait été cinq mois dans les bois, sans relâche, n'ayant nuls rafrîchissements que ceux qu'ils pouvaient prendre sur l'ennemi (1). (1) Archives de la province de Québec.
JOURNAL OF MONSIEUR DE MONTIGNY, COMMANDER OF A PARTY OF CANADIANS AND NATIVES NUMBERING 72 MEN, ALONG THE ENGLISH COAST, AFTER HAVING ACCOMPANIED MONSIEUR DE SUBERCASE, GOVERNOR OF PLACENTIA, UP TO THE PORT OF FORILLON AND RETURNING TO ST. JOHN'S, UP THROUGH THE 13TH OF MARCH 1705. After having raised the siege of St. John's on the 5th of March, after having taken orders and leave of Monsieur de Subercase and the review made of my joyful little troop with a good (?) which would have been certain if I had left Monsieur de Subercase of St. John's at Bay Bulls, because I would have overtaken the messengers of the governor of St. John's, who had given shelter to the coastal residents to save themselves and their possessions. I then set out on the 15th of March with the plan of going to burn and destroy the bays, ports and dwellings of Conception, Trinity, Carbonear and Bonavista, which I accomplished with the King's subjects who were entrusted to me by the grace of God, and on the first day I made seven leagues across woodlands and mountains, very tiring routes. The 16th, I made seven and a half leagues and sighted the bottom of Conception Bay.
The morning of the 18th, I set out aground and returned to Harbor Main, two leagues distant. There were six dwellings in which I found only six men and eight women and children, the rest of the residents having abandoned their homes two days earlier, taking with them their best belongings in carts and longboats, at the news they had received from the governor of St. John's that they could be attacked by a number of natives and Canadians. I spent that day in the harbor occupying my men, as well as the prisoners, with repairing three longboats in order to follow my sea route along this bay and in order to avoid totally impractical roads and for the same reasons to not be discovered. I burned nothing until my return; at ten o'clock at night, we embarked in three longboats with all the prisoners. The 19th, we made way to the harbor of Port de Grave where we returned at daybreak, in calm weather, and we landed without being discovered. I besieged twenty five residences that were there and, at the signal I gave, they were completely surprised all at once and I took fifty eight prisoners with thirty eight women and children without losing any men. The prisoners reported to me that four days earlier there had been sixty men and a number of women and children who left by sea for distant bays with their belongings on the advice that they had received from the governor of St. John's. I did not permit the finding of rations and gave orders to Sir la Vallière to load up ten longboats and I left on the hour with seven men to take a brigantine three leagues distant from this harbor; in going I met eight men who were discovered in a longboat. I took them, along with eight others who were on the brigantine and was not able to rejoin my troop that day due to bad weather. The 20th of March, the wind having become favorable, I returned to Port de Grave where I found my men again and without losing time I made them load that same day the said brigantine with rations that I had left guarded, along with the said longboats, by Sir Linctot with thirty men and all the prisoners, and at ten o'clock at night I embarked with forty men in three longboats to go to take the harbor at Carbonear.
The morning of the 22nd, I sent back Sir de Bellestre in order to be informed of their decision. They responded that they were three hundred armed men who did not lack for ammunition, with eight cannons, a good quantity of rations and resolved to defend themselves well, besides which they were very convinced that it would be impossible for me to make any descent beneath their cannons without losing the greater part of my little troop even if the sea permitted me to do it, this being the only location for making a landing. After this response, in their view, I set fire to all the houses, shops, firewood, carts and longboats and threw all their salt into the sea which did not deter my little band from staying until the 25th waiting for favorable weather in order to be able to attack them on the island, having to this effect sent an order to Sir de Linctot to burn Port de Grave without delay and to come join me with thirty men at the buildings loaded with rations at Harbour Grace where I gave him a meeting place facing the island of Carbonear. That same day, I occupied my people with burning the said Harbour Grace and Sir de Linctot joined me in the evening. The 26th, seeing that the weather was becoming worse, I was obliged to leave with my brigantine and my longboats to return to the harbor at Bay de Verde, twelve leagues distant from the island of Carbonear. I received a gust of wind so violent that we were obliged to separate and to abort in different locations. Nightfall surprised us which worried me greatly as I had four experienced officers dispersed among the longboats on whom I relied heavily. Finally they reunited the following day and me, I stayed at large with the cart to travel coast to coast until the 27th. The 28th, the wind having become favorable earlier that morning, I found myself opposite Bay de Verde, at risk of perishing in bad weather; I was nevertheless fairly happy to be able to stop there and all that could save me was three anchors which I had thrown at the same time and which did much to prevent me from the chase. I found my entire band gathered together who had lost two longboats from which all had been saved and who told me that the residents were refuged on the island of Carbonear. At the same time, I set fire to the entire harbor.
The 31st, I rejoined Sir de Bellestre at Old Perlican where I was very mortified to learn that Sir de la Vallière had not yet arrived with the brigantines and longboats; while I was loading the two carts that had been repaired by Sir de Bellestre, I saw Sir de la Vallière and all his longboats arrive. On the 2nd of April, I stayed there due to inclement weather. The 3rd, on the news that I had that there were fifty men who had re-entrenched themselves and fortified the northern part of the Bay de la Son, twelve leagues distant from Old Perlican, I embarked with twenty men in two longboats and crossed the bay. And the 4th, at nine o'clock in the morning, I arrived and only found there three dwellings with twenty four men, seven women and children, which had not at all been fortified as I had been assured, and I was stopped at this harbor until the 7th by bad weather and I left from there after having set fire to all three houses, I returned that evening to the port at Bay Bulls where I have given orders to Sir de Bellestre to return with his brigantines, the longboats and carts; I found him arrived with the longboats without being able to give me any news of what could have become of the carts and the brigantines. The next morning, the 8th, the bad weather did not permit me to go find them. I had the longboats unloaded and made a start to work on a road of three quarters of a league in length across the woods in order to drag the longboats and our ammunition through them to put us in the Bay of Carmel, on the coast at Placentia; I occupied myself with working, dragging and carrying up until the 11th of April. The 11th, I left with six men in a longboat and made a nine day tour of the English bays without being able to learn any news of the brigantines and carts; I had an extreme fear that something had happened to them. The evening of the 19th, as I had my turn at portage from Bay Bulls, I was pleasantly surprised to perceive a short way off the brigantine and the carts which had arrived there that morning, everyone feeling much joy at being reunited, having been separated for nine days. They did not leave from crossing the portage with all the longboats and the rest of the spoils. The night of the 20th, we had had weather so miserable that in spite of my cares I thought we would lose the brigantines and carts as they followed the coast.
On May 1st, I saw Sir de Villedonné and Sir de Bellestre arrive who brought me some news and orders from Monsieur de Subercase to continue to ravage the English coast all the way to Bonavista as I had already asked of him. That same day the governor sent me a brigantine commanded by Sir Sourillon in order to remove the spoils which we had taken from the English and we occupied ourselves which loading it up until the 7th of May when Sir Sourillon left and carried away our missionary after having given us absolution. He took with him twelve Natives to accompany him into Canada. The 8th of May, I stayed at Bay Bulls because of bad weather; in the afternoon, the weather having become nice, following the orders of Monsieur de Subercase, after having counted my men who I found to number sixty one, including four officers, I set sail under a favorable wind and arrived at Archise, nine leagues distant from Bay Bulls. The 10th I left during calm weather and arrived a league away from Trinity, twelve leagues distant from Archise, and the ice having prevented my passing further, I detached Sir de Villedonné along with Sir Bellestere and Sir de la Vallière to go take possession of the harbors of Trinity, Salmon Cove and the harbor named English. The 11th, I stayed without having news from Sir de Villedonné. The 12th, the wind off the land having pushed much of the ice away, I attempted to pass through it and I arrived happily at Trinity where I found Sir de Villedonné who brought me thirty six men and fourteen women, in so far as he had made prisoners in these three harbors, who had sheltered themselves from (??) for the last eight days a number of men, women and children who had carried by sea all their valuables and booty. The 13th, seeing that the ice would not permit me to continue my sea route along the coast of Bonavista, I made my way on ground with my detachment and made eight leagues across the mountains and passed several very deep rivers and made camp at the bay of Grand Catalina.
Our hunters, after having run the countryside for eight hours, by an extraordinary stroke of fortune, discovered twelve cows that the enemy wasn't able to catch and which had become wild, which obliged Sir de Morandière to kill them with gunshots and, having sent a small party back to me, I detached twenty men to go find the rest which gladdened us much and we ate well without either bread or brandy. The enemy, not having up until then any knowledge the we occupied the houses as I kept the doors closed, after having sent a detachment of several Natives to go opposite this island. At nightfall they detached a longboat with an army of fourteen men to come look for the six cannons to take back to the island and as they were close to landing, the overly great zeal of one of my Natives gave us away in our longboats which escaped at the same time, which caused me much chagrin to lose such a favorable opportunity to be instructed as to the state of forces for this island; the Natives having separated themselves, brought me one of the leaders of the island that they had surprised while he was trying to discover whether he could see anyone in the harbor, waiting for us day after day. This prisoner having informed me of the state of the island and that they were only one hundred twenty six armed men and six women and several children with four cannons in firing position and ammunition well entrenched at all the landing points and that the rest of the families had taken shelter at the coast of Petit-Nord where they waited for one hundred and fifty men who were away hunting which made me continue to work with even more haste to repair the longboats.
The next day, the 17th, I detached Sir de Villedonné with eighteen men to join the other ten and to relieve the other officers with the orders to bring back all the arms, destroy them and throw them into the sea, with the order to put up the French flag and to send me the Englishmen who remained there with a reserve of ten men who would be retained to serve him in case the hunters arrived. I stayed in the harbor with thirty four men to guard the prisoners that I had placed in two houses. The morning of the 18th I burned all the houses stores, (??) and longboats except for six houses that I had left them for shelter and threw into the sea an enormous quantity of salt which had been impossible for them to bring along, as well as six cannons that I had to spike ; in the afternoon, I departed with my men to go to the island to join up with Sir de Villedonné where after having well observed and visited the situation of the island, I had the cannon in the battery spiked and threw it into the sea with all its cannonballs and powder. In the evening, after having made provision for food for my return, I departed with all my men in three large longboats. The next day, the 19th, I found myself at eight o'clock to have made eighteen leagues opposite Trinity Harbor where I landed in order to burn the harbor along with those of Salmon Cove and another named English Harbor. The 22nd, I left at eleven o'clock in the morning; passing opposite Archise, I gave the order to Sir de Villedonné to burn the homes there with his detachment and to go directly afterwards to the portage at Bay Bulls, site of our rendez-vous for the return to Placentia. The same day, I made a crossing of twelve leagues with the rest of my troop and arrived in the evening at Old Perlican where I found all the prisoners that I had left on my word that no harm would come to their persons. The 23rd, after having set fire to all the dwellings and having thrown all their salt into the sea, I departed in order to return to the portage at Bay Bulls where I found that Sir de Villedonné had arrived safely in the harbor with all the Natives.
I had stopped at the portage until the 3rd of June to transport our supplies and to haul two longboats as far as the bay of Carmel which is a bay which takes us to Placentia; this long delay gave everyone time to rest. The 4th, the wind having become favorable to us, we departed in six longboats to return to Placentia. Around ten o'clock we found ourselves about three leagues from Red Island. We were hit with a gust of wind from the north that forced us to weigh anchor, without which we would have all been at risk of perishing since all our longboats were nearly full from the blows they had received from the sea. We stayed over until the 5th to repair our longboats and to dry out our supplies and our clothes. The 6th, the sea having become beautiful and the wind favorable, we returned to Placentia where I gave an account to Monsieur de Subercase of the expeditions that I had just come from since the 15th of March; I took leave of him at Forillon and he gave witness to being highly satisfied with me as well as my troop who had been in the woods for five months without respite, having no refreshment other than that which we had been able to take from the enemy. (1) (1)Provincial Archives of Quebec.
Enjoy! |
Page translated from French by Nancy Rawlinson, Southern Pines, North Carolina. (September 2000)
Page revised: Oct. 2002 (Terry Piercey)
Newfoundland's Grand Banks is a non-profit endeavor.
No part of this project may be reproduced in any form
for any purpose other than personal use.
JavaScript DHTML Menu Powered by Milonic
© Newfoundland's Grand Banks (1999-2024)
Hosted by
Your Community, Online!